« Tous ceux qui sont malheureux le sont pour avoir cherché leur propre bonheur.
Tous ceux qui sont heureux le sont pour avoir cherché le bonheur des autres » (Shantideva)
Au-delà de la valeur « morale » des sentiments de compassion ou de bienveillance (que certains peuvent ne pas partager), ce sont des éléments très puissants à introduire dans la pratique méditative, pour au moins 2 raisons.
Nous avons parlé dans un post précédant de l’importance de la vigilance, qui permettait d’éviter d’ancrer des conditionnements inefficaces et de les modifier. Et bien il est possible d’utiliser cette plasticité du cerveau pour l’imprégner de sentiments comme la Compassion ou la Bienveillance ! D’ailleurs en tibétain le mot méditation se dit « Gom », qui signifie « s’habituer à ». La méditation habitue donc le cerveau à certains comportements ou réactions … à nous de choisir ce que nous voulons y inscrire !
Vous constaterez vite qu’une attitude pleine de compassion et de bienveillance bouleverse la vision que nous avons du monde qui nous entoure et augmente singulièrement la qualité de notre vie: le monde n’apparaît plus du tout comme potentiellement hostile, nous sommes plus ouverts, souriants, provoquant chez les autres les mêmes sentiments en retour …
La deuxième raison de l’intérêt d’introduire ces sentiments dans notre méditation, c’est qu’ils favorisent la pratique de la méditation elle-même ! Il est très facile de le vérifier: avant de méditer, asseyez-vous et faites naître en vous ces sentiments (en pensant par exemple à la souffrance d’un proche que vous aimez) … imprégnez-vous bien de ce sentiment … et ensuite revenez à votre pratique méditative « classique ». Vous constaterez que votre esprit est plus concentré, apaisé, ouvert … nous croyons que cet effet est physiologique: cette pratique provoque chez nous des modifications physiologiques cohérentes qui nous rendent réellement plus sensibles, attentifs, ouverts … comportements correspondant bien au sentiment que nous avons volontairement fait naître ! De la même façon qu’en pensant à la souffrance de nos proches nous pouvons réellement provoquer nos larmes, en faisant naître la compassion nous améliorons nos dispositions à méditer ! Cette propriété du cerveau a été objectivée récemment par les scientifiques: il s’agit des neurones « miroir », qui s’activent aussi bien quand nous vivons une situation que simplement quand nous y pensons !
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