L’une des capacités que la pratique de la Pleine Conscience développe, est la méta-cognition: être capable de penser notre pensée … c’est à dire de prendre du recul sur nos mécanismes cognitifs. Pour information, on a longtemps cru que cette qualité était le propre de l’homme, mais il a été prouvé que 3 animaux la possédaient également: les singes, les dauphins et les rats … de futurs candidats pour la pratique de la Pleine Conscience 😉
J’aimerais à ce titre clarifier le lien entre méditation de Pleine Conscience et Thérapies Cognitives Comportementales.
Dans les thérapies cognitives comportementales, le thérapeute va par exemple s’appuyer sur un outil comme les fiches ABC (en français: déclencheur – croyance – conséquence) d’Aaron Beck pour analyser à postériori nos processus cognitifs et les faire évoluer. Il s’agit donc d’un processus analytique conscient qui permet de sortir de certains processus inefficaces et de les améliorer.
En même temps, l’utilisation systématique de ces fiches permet de développer les habiletés de méta-cognition, en entrainant le pratiquant à analyser ses propres processus.
La Pleine Conscience développe directement ces capacités méta cognitives en observant systématiquement ses pensées, sensations, émotions, sans s’y attacher. Ne pas s’y attacher revient à faire cet effort « d’objectivisation », à prendre de la distance vis-à-vis de ses pensées, ce qui est la base de la métacognition.
Mais alors me demanderez-vous, la Pleine Conscience ne modifie pas réellement les processus cognitifs comme le font les Thérapies Cognitives Comportementales ?
En réalité si, et ce grâce à 2 mécanismes :
– la Pleine Conscience nous permet d’atténuer l’intensité des processus défaillants. En thérapie comportementale, on appelle cela la « désensibilisation ». En résumé, chaque fois qu’une situation censée par exemple provoquer la colère est désamorcée grâce à la vigilance de la Pleine Conscience (en se focalisant sur la respiration par exemple), alors le processus défaillant correspondant perd en intensité
par des méditations sur certaines caractéristiques comme la compassion, l’équanimité, la vacuité etc. nous « habituons » le cerveau à des processus cognitifs vertueux qui vont modifier positivement l’ensemble de nos processus cognitifs.
Nous retrouver également sur: